Il n’était pas différent des autres Hommes vivant dans ce monde, peut-être que son destin l’était en revanche.
Mardi 9 Juin
Je vis en France, près de la côte d’Azur. Je suis dans un collège minable qui ferait bien d’être rénové. En passant devant les miroirs du couloir menant au self, j’aperçus mon reflet. Ça allait, je n’étais pas trop horrible, mes cheveux blonds et courts étaient encore en bataille mais je m’y était habitué, « Et voilà Ben Francés qui traverse le couloir ! » Je sais que ça sert à rien mais bon quand j’ai rien d’autre à penser… Ce n’était pas mes vrais parents qui avaient choisi mon prénom, c’était mes parents adoptifs. On m’a trouvé alors que je devais être à peine âgé de deux ans, au pied d’un arbre dans une forêt en Bretagne. Alors que je songeais à mon passé, je vis Melia dans le miroir. Elle était sublime, c’est toujours ce que je pense d’elle en la voyant. Pour une fois ses longs cheveux blonds étaient relâchés et ondulés alors que d’habitude elle les attache ou les lisse. Perdu dans mes pensées je l’entendis peine.
« Salut ! A-t-elle commencé. Je me disais que si t’étais libre samedi soir on pourrait sortir, enfin aller voir un film au ciné ?
-Heu… Oui, bien sûr…mais… balbutiai-je.
-Oui ?
-Oh, non rien, je réfléchissais… donc samedi je passe te prendre vers 7 heures ?
-D’accord, à samedi !
-À samedi.
La tête de crétin que je devais avoir… Melia m’avait invité à sortir samedi soir…c’est en pensant à ça que j’ai terminé ma journée c'est-à-dire cours de math, de géo et d’anglais… ou de physique je sais plus…
Heureusement, j’ai réussit à me concentrer pendant l’entraînement d’arts martiaux, ce qui était préférable si je ne voulais pas m’étaler par terre ou me prendre un coup dans la figure. En y réfléchissant, ça fait un moment que je n’ai pas mordu la poussière. Depuis le début de l’année personne ne m’a mis à terre et au concours j’ai terminé 1er… coup de pot… je me suis amélioré depuis l’année dernière visiblement… En touts cas cet entraînement je ne l’ai pas vu passer j’ai l’impression d’avoir atterri chez le coiffeur deux minutes après mon arrivée au dojo. Et oui ma mère a insisté pour que j’y aille, franchement je n’ai pas les cheveux si longs que ça, j’ai surtout une mèche devant les yeux mais j’y tiens… Et puis je suis sorti avec encore ma longue mèche devant les yeux mais les autres cheveux un peu plus courts.
Quand je suis rentré chez moi j’ai vu une enveloppe avec mon nom dessus, sur la table. Je l’aie ouverte et j’y ai trouvé un plan. Il y avait comme seul texte ces quelques mots : « La Bretagne, là d’où l’on arrive, là d’où l’on part. » C’est alors qu’une connexion se fit en moi. La Bretagne était l’endroit où j’ai été trouvé. Le plan était celui d’une forêt, je l’ai dépliée au maximum, elle recouvrait toute la table. Il n’y avait que des arbres dessinés en vert… enfin non, il y avait un arbre en rouge au milieu.
Au bout d’un moment j’ai entendu la porte claquer, j’ai rangé la carte dans l’enveloppe à toute vitesse et j’ai filé dans ma chambre pour regarder la carte en paix. Quand je l’ai sortie de l’enveloppe un autre papier tomba par terre. Je l’ai dépliée et j’ai vu des symboles.
![L'Histoire sans Fin (euh non...) L'histoire sans Titre! 01_l_e10](https://i.servimg.com/u/f85/13/75/14/34/01_l_e10.jpg)
Une fois de plus une fois l’un des symboles était rouge au milieu d’autres banals. J’ai regardé l’heure et voyant qu’il était déjà 6 heures je me suis mis au travail. Évidemment je n’en avais pas beaucoup vu que demain c’est mercredi.
Alors que je venais de finir j’entendis :
« Ben ! Descends Grand-père est là ! »
Je suis descendu et j’ai vu Grand-Père dans son fauteuil roulant discuter avec mon père.
« Oui c’est exactement ce que je lui ai dit et… commença Grand-Père. Ah, salut gamin, ça faisait longtemps.
-Ouais, c’est vrai.
-Ça va à l’école ? C’est pas trop dur ?
-Non ça va, la 4e c’est pas plus compliqué que la 5e…
-Autant dire que tes notes ne s’améliorent pas… Au fait j’ai un cadeau pour toi, m’a-t-il dit en me tendant un long paquet rouge.
-Mais Grand-Père, mon anniversaire c’était il y a 2 semaines.
-Ah mince ! Je me suis encore trompé…
-C’est pas grave. »
J’ai ouvert le paquet et ce que j’y ai découvert m’a coupé le souffle.
« Ouah ! Ai-je pu simplement articuler. C’est… c’est super beau. Merci Grand-Père !
-De rien, je sais que tu aimes les armes. »
C’était une épée, une vraie épée ! La garde était en argent, une longue rangée de minuscules diamants serpentait dessus. En la regardant de plus près j’ai remarqué que la même étoile que sur le papier était sculptée sur le pommeau. Elle ressortait de la garde et était finement dorée. Je me suis alors rendu compte que Grand-Père parlait.
« Encore ces cheveux devant les yeux… ha lala… »
J’ai réalisé à cet instant que le coiffeur avait coupé cette mèche, je me souviens encore du coup de ciseaux et de la mèche qui tombe mais elle était encore là, elle avait repoussé…
« Oui il ne veut pas couper ses cheveux et comme je n’ai jamais le temps de l’accompagner, je ne peux pas le surveiller, répondit ma mère.
-Mais Papa, tu crois que c’est sage d’offrir une arme à Ben ? demanda mon père à Grand-Père.
-Mais oui ne t’inquiète pas Fred, c’est un grand garçon maintenant, il va faire attention. »
Ma mère m’a dit d’aller ranger mon épée dans ma chambre avant de commencer à manger. Je suis monté dans ma chambre mais avant de la ranger, je pris le temps de la détailler de nouveau. La garde était magnifique et la lame d'argent me reflétait comme un miroir. Les tranchants étaient dorés et des rainures de platine courraient sur la lame. Le fourreau, que j’avais à peine remarqué, était décoré de lignes d’argent sur de l’or et la pointe était en platine. Au milieu il y avait des lignes qui devaient former des lettres d’un alphabet inconnu. L’intérieur était en une douce fourrure marron. Je l’ai rangée et accrochée au mur sur des vieux clous que j’avais accrochés, il y a longtemps pour mettre une épée en plastique.
Après le repas mes parents m’ont demandé de ramener Grand-Père chez lui, il n’habitait qu’à 2 km. Je pris le fauteuil roulant et sortis. Au moment où on passait son portail il me dit :
« Elle s’appelle Meluendil-Feu, ou Meluendil tout courts si tu préfères.
-De quoi ? Lui ai-je demandé.
-Ton épée. Rentrons au chaud et je te raconterais tout. »
Une fois entrés dans le salon, je m’assis sur le canapé et il entama son récit :
« Je ne suis pas vraiment le père de Fred, c’est le fils de ma femme, je viens de très loin et toi également. Nous venons d’un autre monde et Meluendil, ton épée, est un héritage de ta famille ; je ne peux pas tout te dire maintenant mais promets moi de rien dire à qui que se soit et si tu as des questions viens me voir, je pourrais t’expliquer plein de choses. »
Ces mots m’avaient frappé. Je venais d’un autre monde, d’autres n’auraient pas cru un vieil homme comme mon Grand-Père, mais au fond de moi je c’était comme si je l’avais toujours su. Encore sous le choc, j’ai demandé à Grand-Père :
« Et, dans ce monde, on est de la même famille ?
-Non, moi je suis le fils de deux paysans de ce monde, toi tu est… eh bien, tu est le fils du souverain du Royaume des Hommes.
-Donc, si je fais un bilan : aujourd’hui j’ai appris que je venais d’un autre monde dont je suis l’un des princes c’est bien ça ?
-Oui, en gros…
-Sans oublier que, toujours aujourd’hui, j’ai remarqué que ma mèche repoussait dès qu’on la coupait et que j’ai reçu une carte et une lettre bizarre. Et sur cette lettre il y avait un symbole que je retrouve comme par hasard, sur une épée que tu m’a offert.
-Pour ta mèche, je peux t’aider, c’est juste une sorte de sortilège héréditaire sans importance, si l’on en croit la rumeur, ce serait l’un de tes ancêtres qui aurait contré un sort puissant et qui en a subit les effets secondaires, ces cheveux ne poussaient plus, mais dès qu’on les coupait ils retrouvaient la même longueur, depuis plusieurs génération, on observe que votre lignée n’a gardé qu’une mèche « ensorcelée »… Par contre on m’a prévenu que tu recevrait plusieurs papiers, mais je ne peut pas t’en parler pour le moment.
-D’accord. Ou se trouve ce monde ?
-En fait ce monde se limite pour le moment à deux îles, l’île aux Elfes et Andalaria, il y a aussi une petite île qu’on appelle l’île aux loups.
-C’est comment là-bas ?
-Plus tard, Ilunkan.
-Comment tu m’as appelé ?
-Par ton prénom ; tu est Ilunkan, fils de Narmilen et prince d’Enformel.
-Je crois que j’aurais pas mal de choses à demander demain. Salut !
-A demain, fiston ! »
Prince, moi je suis prince ! Je n’en reviens toujours pas.